Je souhaitais, présenter au nom de l'ensemble de la majorité municipale, cette délibération en soutien au peuple ukrainien.
Je souhaitais ce soir, exprimer cette solidarité due au peuple ukrainien, victime d'une guerre que ni lui ni ses dirigeants n'ont voulue. Mais au-delà de ce soutien, il me semblait important de pouvoir encore concrétiser plus fortement notre souhait de voir « Avignon la solidaire » se mobiliser à travers la tenue de ce conseil municipal qui va nous permettre, je l'espère, de voter deux subventions d'urgence, la première de 15 000 € au profit de la Croix-Rouge française et l'autre au bénéfice de l'UNICEF.
Quelques mots sur le choix de ces deux structures internationales. La première, la Croix-Rouge française, bénéficie d'un partenariat privilégié avec l'Association des maires de France au même titre d'ailleurs que la Protection civile, dont vous savez sûrement qu'elle a été positionnée dans tous les départements de France en coordination et en acheminement des dons en nature qui affluent dans chacune de nos communes.
D'ailleurs, un dispositif est à l'œuvre depuis quelques jours dans l'un des halls du parc des expositions d'Avignon. La Protection civile y agit aux côtés d'une autre association, l'Association franco-ukrainienne, l’AFUCA. Des dons qui proviennent de l'ensemble des communes du Vaucluse et même des communes des Bouches-du-Rhône et du Gard.
La deuxième association, l'UNICEF, renvoie à notre appartenance au réseau des « villes amies des enfants » dans lequel la ville d'Avignon a récemment été intégrée. C'est à ce titre que nous avons été officiellement sollicités, quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes pour venir en aide au peuple ukrainien et plus spécifiquement aux enfants dont on voit qu'ils sont particulièrement touchés par ce conflit.
Ce faisant, et par cette délibération, la ville d'Avignon répond donc à l'appel lancé dès le début du mois de mars par l'Association des maires de France, qui enjoignait les collectivités locales à privilégier les dons financiers plutôt que les dons en nature, tant les besoins étaient urgents et pressants. Aux frontières de l'Ukraine, mais aussi dans les villes qui sont assiégées et où les populations sont prises au piège à la fois de bombardements incessants, mais aussi d’actes de guerre qui les touchent directement.
Comme d'autres avant nous, le département de la Seine-et-Marne la métropole du Grand Lyon, la ville de Grenoble, nous entendons par cette délibération participer à l'élan de solidarité et apporter ainsi une aide concrète aux populations ukrainiennes. Comme je le disais tout à l'heure, notamment aux femmes et aux personnes âgées les plus fragiles ainsi bien sûr, qu'aux enfants.
On apprenait hier par le président Zelinsky lui-même que près d'une centaine d'entre eux, malheureusement, sont décédés depuis le début de ce conflit. Et un article paru dans les colonnes du Monde préciser qu'il représentait aussi la moitié des réfugiés. Le nombre total de réfugiés étant de 3 millions après, à peine quatre semaines de conflit.
Un conflit, que personne, y compris parmi les hauts dirigeants du monde, ne pensait possible il y a encore quelques semaines. Il se déploie pourtant aujourd’hui, aux portes de l'Europe, aux portes de notre Europe, nous replongeant brutalement vers des temps que l'on croyait à jamais révolus. Ceux des pages les plus sombres de notre histoire, celle du XXe siècle et de ses guerres mondiales.
Cette solidarité financière à laquelle je vous appelle aujourd'hui, vient compléter et abonde le formidable élan formidable citoyen qui s'est structuré à l'échelle de notre pays en quelques heures et dont on peut tous se réjouir. Cette mobilisation aussi de la ville d'Avignon, à travers cette double aide financière n'est qu'une étape. Plus que jamais dans les jours et les semaines qui viennent « Avignon la solidaire », évidemment, continuera d'assumer sa part et sa mobilisation pour soutenir et accompagner les victimes ukrainiennes, notamment pour toutes celles et ceux qui choisiront notre pays comme terre de refuge et terre d'accueil.
Je le disais à l'instant peu à peu, après un peu plus de trois semaines de conflit, on dénombre déjà près de 3 millions de réfugiés. Et dans notre département, c'est sous l'égide du préfet qu'une chaîne de solidarité d'accueil s'est d'ores et déjà mise en place, permettant de proposer des solutions d'hébergement pour les familles qui arriveront, permettant également, évidemment, d'assurer une scolarisation aux enfants et permettant aussi de déployer des aides matériel médical et psychologique pour tous.
À ce titre, je tiens à rappeler qu'au-delà des collectes de dons qui ont été très tôt organisés par la ville d'Avignon, notamment avec leurs précieux relais des mairies annexes et qui ont fait l'objet justement d'acheminement jusqu'au hall du parc des expos que j'évoquais tout à l'heure, une ligne d'appel dédiée a été mis en place au sein de la ville d'Avignon.
Elle a reçu à ce jour plus d'une centaine d'appels, dont la moitié concernait des Avignonnais qui souhaitaient se manifester de manière volontaire pour pouvoir accueillir et proposer des solutions d'hébergement aux réfugiés ukrainiens. Ils ont été orientés vers la plateforme nationale « Je m'engage pour l'Ukraine » puisque, comme je le disais tout à l'heure, c'est la préfecture du Vaucluse qui en a la charge.
Nous avons également été alertés par la situation d'une vingtaine d'étudiants ukrainiens présents sur le site universitaire d'Avignon. Nous sommes en train de travailler avec l'université pour pouvoir accompagner certains d'entre eux qui se trouvent coupés complètement de leurs familles et donc avec de vraies difficultés de vie. L'un d'entre eux, je crois, bénéficie dès ces jours-ci des dispositifs, des corbeilles solidaires.
Nous sommes également en train de travailler pour que quatre d'entre eux puissent bénéficier de l'emploi sous forme de vacations, rattachées notamment au département enseignement et jeunesse pour assurer l'accompagnement des jeunes, de jeunes écoliers d'Avignon au moment de leur temps périscolaire. Vous le voyez en tout cas, cette solidarité de la ville, nous l'avons souhaitée multiple et elle s'appuie, comme à chaque moment de crise, par une mobilisation aussi des citoyens avignonnais. Des citoyens avignonnais dont je souhaitais tout particulièrement remercier ce soir pour leur implication.
Je voulais aussi souligner qu'au regard de l'ampleur que prendra cet accueil de réfugiés, à la fois dans notre département et dans notre ville, et des besoins que certaines associations de terrain pourraient nous faire remonter, je n'exclus bien sûr pas dans la perspective de notre prochain conseil municipal de fin avril, de vous proposer éventuellement d'autres aides d'urgence pour d'autres structures qui pourraient en bénéficier.
Je voudrais aussi souligner et dire quelques mots sur le peuple russe et les figures de résistance qui ont émergé avec beaucoup de courage depuis quelques jours. Que ce soit des anonymes arrêtés alors qu'ils bravaient les interdits de manifester dans l'espace public, que ce soit des artistes, des journalistes, des esprits libres qui se voient contraints de quitter leur pays tant ils se sentent menacés, bâillonnés ou aussi les simples citoyens, jeunes et moins jeunes, travailleurs et inactifs, qui seront, nous le savons, les premiers touchés par les légitimes sanctions économiques prises par la communauté internationale pour tenter de ramener à la raison et sur le chemin de la paix leurs dirigeants et au premier rang desquels Vladimir Poutine.
Nous le savons depuis toujours, ce sont toujours les peuples qui payent le lourd tribut dans une guerre.
C'est la raison pour laquelle tout doit être mis en œuvre par nos dirigeants dans le cadre à la fois des instances européennes et internationales pour que cesse au plus vite cette guerre tragique, à la fois par des sanctions économiques, financières, mais aussi, évidemment, par la voie diplomatique et par la nécessité de continuer à mener des pourparlers. Mais soyons convaincus qu'il n'y aura pas d'autre chemin possible pour sortir de cette guerre que le retour rapide à la paix.
Seule cette paix, permettra à l'Ukraine de retrouver son intégrité territoriale ainsi que son statut de nation indépendante chèrement acquis en 1991. Seule la paix permettra aussi aux dirigeants ukrainiens de retrouver leur liberté de pensée et leur liberté d'action et de le faire dans la sérénité et dans la tranquillité dû à leurs fonctions. Je pense évidemment en particulier au président Zelinsky, mais je voulais aussi évoquer les élus ukrainiens qui se retrouvent nombre d'entre eux en première ligne. Je pense aux maires qui sont aux côtés de leur population pour essayer de répondre à leurs besoins alors que leurs villes sont pilonnées, alors que des bombardements aussi se font de plus en plus pressants. Nous le savons, ils ont eux aussi payé. Ils sont en train, eux aussi de payer un lourd tribut à cette guerre puisque plusieurs maires ukrainiens sont décédés ces derniers jours, d'autres se sont vus arrêtés par les forces russes et ont été destitués de leurs fonctions.
Seule cette paix permettra aux millions d'Ukrainiens et d'Ukrainiens de retrouver le bonheur de pouvoir mener leur vie aussi simplement que nous. Nous la menons chaque jour ici, dans une cité comme Avignon.
Nous qui sommes européens et européennes depuis toujours, qui sommes attachés à notre volonté de vivre dans un monde libre, et en paix, je pense important que nous nous souvenions à chaque instant des propos qui ont été tenus hier par le président ukrainien Zelinsky devant le Parlement canadien. « Nous voulons vivre et nous voulons la paix. »
Je pense que c'est en ayant ces propos en mémoire qu'il faut que nous soyons convaincus de la nécessité pour nous, Européennes et Européens, ici, à Avignon, et partout en France, de continuer plus que jamais à se mobiliser auprès du peuple ukrainien, à le montrer et à leur montrer que nous ne considérons pas comme une fatalité cette guerre
Je pense que si nous votons ce soir, et c'est mon vœu, à l'unanimité, la délibération qui vous est proposée, nous montrerons déjà un front uni de solidarité vis-à-vis de ce peuple qui aujourd'hui est en souffrance par rapport à une intrusion qui est inacceptable et qui a bravé toutes les règles du droit international.
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