La Cité des Papes dispose de trois cimetières : Saint-Véran, Barthelasse et Montfavet. Avec une population qui a quasiment doublé en un siècle, les places s’y font très rares. C’est pourquoi la Ville a pris la décision d’agrandir celui de Montfavet, le seul disposant encore d’une réserve foncière. Débutée en novembre dernier, cette extension porte sur une parcelle vierge de 9 727 m² au sud du cimetière.
Elle accueillera à terme 549 concessions de tombes en pleine terre, 300 concessions de caveaux préfabriquées, 300 concessions de terrain librement constructibles et 100 cavurnes (caveaux pour urnes) -une première à Avignon. Ce qui correspond au total à 3 179 nouvelles places. De quoi couvrir les besoins de la ville pour au moins 5 ans, notamment pour les défunts de confession musulmane.
Car le cimetière de Montfavet est le seul d’Avignon à accueillir un carré musulman. Ce dernier se trouve tout particulièrement saturé à l’issue de la crise du Covid-19. En cause, une hausse de la mortalité doublée de l’impossibilité de rapatrier les défunts dans leur pays d’origine. À cela s’ajoute le rite musulman qui préconise l’inhumation en pleine terre et interdit la crémation. Le service des affaires funéraires de la Ville estime désormais à 110 concessions minimum le besoin annuel de ce carré confessionnel.
Des reprises de concessions
L’extension du cimetière de Montfavet comprendra en outre un jardin du souvenir -le second du site- où seront recueillies gracieusement les cendres des défunts ayant opté pour la crémation. Deux ossuaires seront également installés. Des aires de recueillement avec espaces verts et bancs ainsi que des fontaines seront mises à la disposition des proches des défunts.
En parallèle de ce chantier d’extension, la Ville procède dès que possible à des reprises de concessions abandonnées ou non-renouvelées au sein de ses trois cimetières pour répondre à la problématique du manque de places. Près de 150 reprises ont par exemple été effectuées en 2022 sur les sites de Montfavet et Saint-Véran. Au total, les cimetières avignonnais abritent quelque 22 000 sépultures.
1,9 million d’euros : C’est le montant du chantier d’extension
9 hectares :C’est la surface du cimetière de Montfavet qui comprend un colombarium, un jardin du souvenir, un carré musulman et un carré israélite.
Le « premier soldat de France » inhumé à Saint-Véran
Le cimetière Saint-Véran, l’un des plus anciens de France, abrite la tombe d’Albert Séverin Roche, héros de la Première Guerre mondiale. Ce fils de fermier né en 1895 à Réauville (Drôme) s’est grandement illustré par sa bravoure au sein du 27e bataillon de chasseurs alpins. Blessé neuf fois, Albert Roche a capturé plus de 1 000 militaires allemands. Il est le soldat le plus décoré de la guerre 14-48. À l’issue du conflit, il est acclamé par le Maréchal Foch en tant que « premier soldat de France ». Le 11 novembre 1920, il porte, avec sept de ses camarades, le cercueil du Soldat inconnu lors de la cérémonie à l’Arc de Triomphe. Celui qui avait tant de fois bravé la mort sur le champ de bataille meurt percuté par une voiture en 1944 à Avignon. La dépouille du héros repose désormais au cimetière Saint-Véran. Son incroyable destin fascine, bien au-delà de nos frontières. Le groupe de métal suédois Sabaton lui rend hommage dans une chanson intitulée « The First Soldier ». Une chanson qui sera jouée pour la première fois sur scène le 21 avril lors d’un concert au Zénith de Paris. L’histoire du « premier soldat de France » est par ailleurs relatée par Benjamin Brillaud de la chaîne de vulgarisation historique NotaBene avec en toile de fond musicale le titre hommage de Sabaton.
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