Solidaire et volontaire face aux personnes vulnérables et sans-abris, la Ville d’Avignon s’engage en utilisant tous les leviers possibles pour les aider et leur proposer une solution de logement, notamment à travers son parc social, mais également en coordonnant un maillage partenarial modulable et pluridisciplinaire. Depuis 2021, la Ville est conventionnée comme territoire de mise en œuvre accélérée du Plan national Logement d’Abord, intégrant ainsi la 2e vague de labellisation aux côtés de 22 autres collectivités : un engagement et une politique publique saluée par l’État, qui porte ses fruits !
Le Logement d’Abord (LDA) est un plan quinquennal dont l’ambition est de diminuer le nombre de personnes sans domicile et de les orienter vers le logement, grâce à un accompagnement adapté. Rendre plus efficiente la lutte contre le sans-abrisme sur le territoire, tel est le but de la démarche locale de Logement d’Abord, l’un des principaux enjeux étant d’enrichir les partenariats entre acteurs du logement et de l’accompagnement (social, santé, hébergement), pour mieux répondre aux besoins des personnes en difficulté. Les publics visés sont les personnes sans-abris, en structure d’hébergement ou hébergées chez un tiers, en habitat précaire, en logement inadéquat ou en situation de détresse pouvant conduire à une rupture de logement.
Un maillage partenarial pour agir concrètement
La Ville met en œuvre depuis trois ans cette démarche, en lien avec l’État, et anime un large réseau partenarial, réunissant plusieurs porteurs de projets (dont CCAS, SIAO, SOS Solidarités, SOLIHA, Cap Habitat, Mission Locale). « Très peu de villes sont financées pour porter en direct le Logement d’Abord, précise Frédérique Corcoral, adjointe à l’accompagnement des personnes en grande précarité. C’est un vrai engagement. Nous faisons appel à des partenaires, pour financer et soutenir des projets. Avignon concentre le plus d’hébergement d’urgence du Vaucluse (80 %, ndlr) mais l’offre est limitée. De plus, outre les difficultés d’accès au logement, se rajoutent également une dégradation de la santé mentale suite à la crise Covid. Chacun a son rôle à jouer pour faire le lien, alerter, aider. » Le 6 décembre, trois élus d’Avignon, Mmes Corcoral et Lepage, ainsi que M. Bluy, réuniront bailleurs sociaux et Hôpital de Montfavet sur le sujet.
Le CCAS, acteur de la prévention des expulsions
Prévenir les situations de rupture de logement est l’une des orientations fortes du LDA sur Avignon. Grâce à l’apport des crédits spécifiques (173 400 €, soit un tiers de l’enveloppe totale), la direction Inclusion sociale du CCAS d’Avignon a pu compléter ses missions et créer un service dédié à la prévention des expulsions pour agir en amont du sans-abrisme, notamment sur la question du maintien dans le logement. Le CCAS a pu expérimenter de nouvelles modalités d’accompagnement basées sur les principes de « l’aller vers », renforcer ses relations partenariales et structurer son activité historique de domiciliation, dont l’objectif est de passer de la rue au logement. 100 expulsions de ménages avignonnais ont ainsi pu être évitées en 2022. « Le but c’est d’éviter de basculer à la rue, explique Mireille Lambert, directrice du CCAS. Trois travailleurs sociaux et un agent administratif ont été recrutés pour travailler en amont des expulsions et accompagner les personnes. C’est une expérience novatrice qui marche, plébiscitée par l’État et les partenaires. » Une expérience qui permet aussi de détecter d’autres problématiques liées notamment à la santé mentale et là encore, d’orienter vers un parcours adapté et constructif.
Le SIAO coordonne les acteurs sociaux
Enfin, le Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation du Vaucluse, gestionnaire du 115 (numéro d’urgence, 24h/24, 7j/7), est une plateforme unique qui accueille et oriente toute personne en situation de précarité et d’exclusion. Son objectif principal est de simplifier les démarches d’accès à l’hébergement et au logement et de renforcer l’accès aux droits. Le LDA permet au SIAO 84 de soutenir davantage les équipes mobiles de rue et de créer un observatoire local du sans-abrisme.
À noter : l’application mobile du SIAO84 « Sur ma route » recense tous les lieux et services utiles aux personnes en difficultés (sans abonnement téléphonique)
ACCÈS AU LOGEMENT : UN SERVICE ACTIF ET RÉACTIF
Le service municipal « Accès au logement » participe à la réponse apportée par la Ville aux ménages sans résidence stable de la commune. En charge de la gestion du contingent municipal de logements sociaux, le service dispose chaque année d’une centaine de logements sur lesquels positionner des candidats. À noter que le parc social avignonnais est très élevé, avec près d’un logement sur trois des résidences principales. Jean-Marc Bluy, adjoint délégué à l’habitat et au logement, reçoit près de 150 personnes chaque mois, lors de permanences organisées au sein des mairies et du service dédié : « Au travers du logement social, nous apportons notre contribution aux orientations du Logement d’Abord en nous préoccupant des personnes en grande précarité, en particulier quand elles sont en situation de handicap. On reçoit les administrés physiquement, on est les seuls à le faire, on essaye de trouver des solutions. L’an dernier, sur 253 dossiers positionnés au sein des bailleurs sociaux, 179 personnes ont obtenu un logement, soit près d’un ménage relogé tous les deux jours. »
ACCUEIL DE JOUR LE PASSAGE
CRÉER DU LIEN POUR AIDER À SORTIR DE L’ENGRENAGE
Acteur majeur de l’économie sociale et solidaire, le groupe SOS Solidarités a ouvert un accueil de jour à Avignon (Bd Emile Desfons) en novembre 2021, notamment grâce au financement LDA (70 000 €/an sur un budget global de 300 000 €). Non loin du Secours Catholique (géré par des bénévoles), l’équipe du Passage (6 professionnels et 4 bénévoles) accueille elle aussi, chaque jour, une file active de 60 à 80 personnes, dont 20 % de femmes. « Ce sont des gens de passage, en grande précarité, ou sans domicile » expliquent Dominique Salgas (directrice) et Basma Boubakri (cheffe de service). La spécificité de ce public c’est le droit de recommencer, même plusieurs fois, par petits paliers. On répond à des besoins très primaires : manger (la Banque Alimentaire fournit des collations, ndlr), se laver, laver son linge, se reposer, être au chaud mais aussi chercher du lien, sortir de l’isolement, parler. On mène aussi des ateliers qui ont vocation à retrouver des habilités sociales. » Puis vient la deuxième marche qui consiste pour ces travailleurs sociaux à accompagner les personnes à sortir de la rue. Et de l’engrenage. « L’accueil de jour, inconditionnel, est le premier endroit où l’on peut créer un lien de confiance, et les conditions d’une orientation avec des partenaires du soin, du social, de l’hébergement, de la santé… L’objectif du LDA c’est de proposer d’abord un logement pour sécuriser les personnes, puis on voit ce qu’on met autour. » C’est là que la coordination et l’accompagnement dans un parcours de reconstruction sont primordiaux : « Les éducateurs travaillent à 360 degrés ! 10 à 20 personnes sont orientées par semaine : accès aux soins, services sociaux du Département, CAF, insertion professionnelle. La première étape c’est la restauration des droits, on les aide à recoller, par petits morceaux. »
En 2022, 170 personnes ont bénéficié d’un accompagnement individuel (recouvrement des droits et accès au logement) au sein de l’accueil de jour le Passage, sur 13 000 passages au total
494 283 €, c’est la subvention accordée par l’État à la Ville d’Avignon en 2023 au titre du LDA
1/4 des personnes inscrites au service Logement de la Ville sont sans résidence stable
75 % du parc social avignonnais est situé dans les périmètres NPNRU
15 000 logements sociaux à Avignon sont détenus par trois principaux bailleurs (Grand Delta Habitat, Erilia et CDC Habitat Social)
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